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LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES

Maroc Tourisme : le Maroc a-t-il vraiment les moyens de ses ambitions?


Rédigé le Mercredi 14 Septembre 2022 à 11:42 | Lu 44 commentaire(s)

Le secteur du tourisme national va-t-il concrétiser pleinement son énorme potentiel pour stimuler une croissance inclusive et durable ? Tout porte à croire que oui. Il faudrait pour ce faire que la nouvelle feuille de route du secteur, qui est sur les rails, prenne en compte la problématique des budgets alloués à des maillons-clés, comme l’aérien, la promotion, la digitalisation et le tourisme interne.


Le secteur du tourisme national va-t-il concrétiser pleinement son énorme potentiel pour stimuler une croissance inclusive et durable ? Tout porte à croire que oui. Il faudrait pour ce faire que la nouvelle feuille de route du secteur, qui est sur les rails, prenne en compte la problématique des budgets alloués à des maillons-clés, comme l’aérien, la promotion, la digitalisation et le tourisme interne. 
 
    A-t-on les moyens de ses ambitions dans le secteur touristique ? En tout cas, selon certains professionnels, la nouvelle feuille de route regorge de «bonnes intentions». Elle doit apporter des réponses ou des solution à des maillons-clés que les acteurs ont déjà évoqué, à savoir l’aérien, la promotion, la digitalisation et le tourisme interne. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?
 
    En effet, face à la crise qui a beaucoup affecté le secteur, les différentes parties prenantes pourraient être attirées par des «solutions» simplistes et se contenter de répondre par une feuille de route teintée de fortes ambitions. Encore faudrait-il s’assurer que le secteur a les moyens de les réaliser. Surtout que «les budgets alloués au tourisme, que ce soit pour l’aérien ou la promotion, restent insuffisants. Idem pour la digitalisation et la formation».
 
   Comme le souligne Nidal Lahlou, vice-président de la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière (FNIH), «les chiffres de la feuille de route font rêver. Ils sembleraient presque illusoires, et pourtant ils sont possibles, puisque la capacité litière existe, et que nos aéroports ont, eux aussi, la capacité d’accueillir ce nombre croissant de passagers».
 
La feuille de route en quelques chiffres
 
   Pour résumer les ambitions de la feuille de route du secteur touristique, en cours de préparation, ceux-ci tablent sur le doublement du nombre d’arrivée en cinq ans, le passage d’un taux d’occupation de la capacité litière de 48 à 70%, et une contribution du secteur au PIB qui soit portée à 18% au lieu de 12% actuellement.
 

   Rappelons que la nouvelle feuille de route du secteur est en cours de préparation. Les travaux ont été lancés le 30 août dernier à Rabat par la ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, en collaboration avec les acteurs majeurs du secteur et les professionnels.
  
   La préparation collégiale de cette feuille de route stratégique s’inscrit dans la vision du doublement du nombre de touristes à l’horizon 2030 pour atteindre 26 millions de touristes. Se référant au ministère de tutelle, la stratégie du secteur reposera sur trois principaux axes.
 
À commencer par le renforcement de l’aérien -à travers l’augmentation de la capacité et la multiplication des vols point à point-, l’alignement de l’offre touristique sur la demande nationale et internationale ainsi que la stimulation de l’investissement public/privé autour de leviers prioritaires dont l’animation et l’écotourisme.
 
   Il est à préciser que les prochaines semaines connaîtront l’organisation de plusieurs ateliers de travail thématiques avec la participation de représentants des opérateurs privés afin d’affiner les objectifs et les programmes de mise en œuvre pour chaque filière touristique, et en vue de cibler les leviers et les projets prioritaires à déployer.
 
Nidal Lahlou,
vice-président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH)
 
«Les défis de cette feuille de route ne peuvent se réaliser sans objectifs budgétisés et moyens alloués. Si elle devait avoir un titre, ce serait «se donner les moyens de ses ambitions». Le tourisme interne reste le parent pauvre du secteur. Et nous devons absolument nous donner les moyens de lever tous les freins identifiés dans l’aérien, la promotion, la digitalisation…
 
  Ce sera l’occasion de démarrer un programme d’accélération touristique ambitieux, mais surtout prometteur, puisque l’emploi et la balance des paiements seront directement et positivement impactés par cette accélération. En dernier lieu, toutes ces ambitions ou politiques ne peuvent se réaliser sans confiance, échange, transparence et responsabilité entre les différents acteurs».
Multiplier au moins par quatre les budgets actuels
 
   Pour plusieurs professionnels du secteur contactés par Les Inspirations Éco, il faudrait «à minima multiplier par quatre les budgets actuellement alloués au secteur» pour espérer atteindre les ambitions de cette feuille de route. Ce qui n’est pas rien ! Et vu le contexte actuel, l’Exécutif acceptera-t-il de fournir les efforts budgétaires nécessaires pour qu’une telle demande reçoive un écho favorable ? Rappelons que le PLF 2023 met en avant quatre axes prioritaires, à caractère structurel, portant sur le renforcement des fondements de l’État social ainsi que la relance de l’économie nationale, à travers le soutien de l’investissement, la consécration de la justice spatiale et le rétablissement des marges budgétaires pour assurer la pérennité des réformes.
 
 
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO
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