La stratégie ONMT demeure, malgré tout, performante et produit des résultats. Cela ne fait aucun doute. Mais la solidité d’une stratégie ne se mesure pas qu’à ses KPI commerciaux. Elle repose aussi sur sa capacité à intégrer, écouter et faire participer l’ensemble des parties prenantes, ce qui semble, pour l’instant, une faiblesse persistante.
L’avenir exige une transformation de la gouvernance touristique, pour passer d’un modèle vertical à un modèle circulaire, co-construit, territorialement incarné. Sans cela, le risque est grand que les résultats soient bons mais l’adhésion, elle, durablement précaire.
C’est pour dire que le Conseil d’administration de l’ONMT du 24 juin 2025 aurait pu (et dû) être un moment d’alignement stratégique, d’information partagée, et de mobilisation collective. Il n’aura été qu’une vitrine, certes brillante, mais fermée. En l’état, la dynamique touristique marocaine est tirée par un moteur efficace… mais dont les passagers ignorent la direction exacte. Et dans ce silence organisé, ce sont les professionnels, les régions et les citoyens qui restent sur le quai. Souhaité : un rapport institutionnel clair, partagé, discuté, et porteur d’intelligence collective. Faute de quoi, la stratégie du tourisme 2030 restera une ambition portée par peu, au profit de tous mais sans les inclure.