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LE TOURISME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. MOYEN JUDICIEUX DE RAPPROCHEMENT DES CIVILISATIONS ET DES HOMMES


Le communiqué de presse publié par l’ONMT après la tenue à Rabat, hier mardi 24 juin, de son dernier Conseil d’administration, affiche, certes , une ambition assumée et des résultats flatteurs. Mais derrière le vernis du succès chiffré et d’une communication très positive, subsiste un paradoxe inquiétant : un déficit de transparence stratégique, une gouvernance verrouillée et un manque de substance qui interrogent autant qu’ils frustrent, surtout les professionnels du secteur qui restent sur leur faim par manque de détails pour un conseil d’administration. Retour sur les non-dits d’un rendez-vous institutionnel tout de même majeur.


Dernier Conseil d’administration. Une ambition assumée et des résultats flatteurs.

La progression de 22 % des arrivées aux frontières à fin mai 2025 et les +17 % de nuitées dénotent certainement une dynamique réelle, soutenue par une politique de connectivité aérienne résolument offensive. Le cap des 13 millions de sièges aériens visé en 2025 et la progression de +25 % des capacités contractualisées en un an montrent une stratégie d’influence efficace sur les marchés émetteurs. À cela s’ajoute l’ambition renouvelée avec des objectifs chiffrés clairs : 26 millions de touristes d’ici 2030, un Top 10 mondial en taux de considération (54 %), et une stratégie « World Class Marketing » en pleine expansion.

Mais ces chiffres, bien que prometteurs, sont présentés sans véritable granularité. Aucun détail n’est fourni sur ni sur les marchés de provenance les plus performants, ni sur les aux de conversion réels des campagnes et ni retour sur investissement des actions digitales ou des roadshows.

Cette absence de ventilation empêche évidemment toute lecture fine de la performance sectorielle réelle. Aucun mot sur les tensions structurelles pourtant bien connues quant à la saisonnalité toujours forte, la capacité hôtelière insuffisante dans certaines régions à vocation touristique, ou encore le manque criant de main-d’œuvre qualifiée et instabilité de l’emploi touristique, de même que sur la faible engagement des territoires hors grands axes touristiques.


Dernier Conseil d’administration. Une ambition assumée et des résultats flatteurs.

Le discours officiel esquive soigneusement les enjeux épineux : où sont les efforts en matière de durabilité, de régulation de l’informel, ou d’adaptation climatique des stations touristiques ? L’angle est purement promotionnel. À ce stade, le communiqué relève plus du document de marketing institutionnel que du rapport de gouvernance mature. Des sujets qui fâchent apparemment l’ONMT et le ministère du Tourisme…

Le Conseil d’administration, bien que présidé par la ministre de tutelle, reste perçu tel un cénacle opaque. La question centrale est celle-ci : à quoi sert un Conseil d’administration si ses membres, notamment les 3 représentants du secteur privé sur 24 administrateurs, ne relaient ni analyse, ni débat, ni compte-rendu professionnel ? Ce manque de redevabilité peut être perçu comme un frein à l’adhésion et à l’implication de l’écosystème professionnel national.

Les comptes 2024 ont certes été approuvés, de même que le plan d’action du second semestre 2025, mais aucune ligne n’est donnée sur les résultats financiers détaillés, l’allocation budgétaire, ni sur les projets pilotes expérimentaux en cours. Le silence sur la performance budgétaire interroge, surtout dans un contexte où les attentes en matière d’efficience publique sont croissantes.

Le CP, très court et orienté « grand public », manque clairement de contenu pour les analystes, les professionnels, et même les collectivités territoriales. Il aurait fallu plutôt un tableau synthétique des KPIs, une présentation des résolutions stratégiques adoptées , des précisions sur les arbitrages budgétaires et surtout, une mise à disposition publique du rapport d’activité complet.

Ce manque de transparence nourrit le sentiment d’une centralisation excessive de la stratégie touristique et d’une distance institutionnelle avec les territoires comme avec les opérateurs.


La stratégie ONMT demeure, malgré tout, performante et produit des résultats. Cela ne fait aucun doute. Mais la solidité d’une stratégie ne se mesure pas qu’à ses KPI commerciaux. Elle repose aussi sur sa capacité à intégrer, écouter et faire participer l’ensemble des parties prenantes, ce qui semble, pour l’instant, une faiblesse persistante.

L’avenir exige une transformation de la gouvernance touristique, pour passer d’un modèle vertical à un modèle circulaire, co-construit, territorialement incarné. Sans cela, le risque est grand que les résultats soient bons mais l’adhésion, elle, durablement précaire.

C’est pour dire que le Conseil d’administration de l’ONMT du 24 juin 2025 aurait pu (et dû) être un moment d’alignement stratégique, d’information partagée, et de mobilisation collective. Il n’aura été qu’une vitrine, certes brillante, mais fermée. En l’état, la dynamique touristique marocaine est tirée par un moteur efficace… mais dont les passagers ignorent la direction exacte. Et dans ce silence organisé, ce sont les professionnels, les régions et les citoyens qui restent sur le quai. Souhaité : un rapport institutionnel clair, partagé, discuté, et porteur d’intelligence collective. Faute de quoi, la stratégie du tourisme 2030 restera une ambition portée par peu, au profit de tous mais sans les inclure.

Source : premiumtravelnews.com  par 

Par Med Mohamed Rial le Mercredi 25 Juin 2025


À l’instar des années précédentes, l’été ouvre des perspectives favorables pour le secteur touristique, porté par l’approche des vacances scolaires et des congés annuels — une période durant laquelle les établissements misent sur l’affluence de la clientèle nationale. Ce regain d’activité ne masque toutefois pas les défis structurels persistants : inadéquation de l’offre, pression sur le pouvoir d’achat, forte saisonnalité, et sous-utilisation de dispositifs incitatifs tels que les chèques ou cartes de vacances.


Tourisme national : des défis structurels persistants

À l’approche des vacances d’été, les professionnels du secteur se mobilisent en prévision du pic saisonnier attendu entre juillet et début septembre. Cette période, traditionnellement portée par la demande nationale, s’annonce une nouvelle fois prometteuse pour le secteur, notamment au sein des établissements d’hébergement touristique classé et résidentiel.

Dans cette perspective, les opérateurs se préparent à une montée en puissance de l’activité, en particulier dans les destinations balnéaires les plus prisées. À l’instar des années précédentes, la dynamique estivale devrait se concentrer autour de pôles comme l’axe Agadir-Taghazout-Imi Ouaddar, considéré comme la première station balnéaire du Royaume, ainsi que les zones de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (M’diq, Fnideq, Martil, Cabo Negro, Al Hoceima), la station de Saïdia, ou encore Marrakech, dans une moindre mesure.

Marché national : une demande attendue, mais fragile
Cette année encore, la demande touristique devrait être au rendez-vous, avec un rythme de réservations appelé à s’intensifier progressivement, notamment après la fin de l’année scolaire, marquée par la publication des résultats de la session de rattrapage du baccalauréat et la validation des procès-verbaux de fin de service du corps enseignant.


Tourisme national : des défis structurels persistants

«Les professionnels ont déjà commencé à promouvoir leurs offres en fonction bien évidemment des périodes. Toutefois, c’est entre le 15 juillet et le 25 août que l’offre touristique nationale est concentrée pour la clientèle domestique marquée généralement par une programmation à la dernière minute avec des prévisions comme à l’accoutumée positives durant cette période surtout pour les destinations balnéaires du Royaume», explique Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH).

Bien que la nouvelle feuille de route du tourisme pour la période 2023-2026, avec sa nouvelle logique d’offres (filières «bord de mer» et «nature & découverte»), ait accordé une place importante à ce segment, ce sont les mêmes questions qui se posent à l’approche de la saison estivale. Le marché national continue ainsi d’évoluer dans les mêmes paradoxes structurels, parallèlement au lancement de la campagne «Ntlakaw Fbladna» qui encourage les déplacements et la mobilité des nationaux en promouvant les destinations et les sites touristiques nationaux.

Performance en recul
L’expert en tourisme Zoubir Bouhout a souligné que la situation du marché national nécessite une lecture et une analyse attentive des données. Seuls les tableaux de bord nationaux de janvier et février 2025 ont été publiés à ce jour, alors que le premier semestre touche à sa fin.

«Bien que les chiffres globaux du tourisme soient positifs, ils cachent, toutefois, un recul de performance pour le marché national en comparant l’évolution de l’année 2024 à celle de l’année précédente», explique Bouhout.


Tourisme national : des défis structurels persistants

«Le nombre de nuitées des résidents a atteint 8,5 millions de nuitées en 2024, ce qui représente 30% du total des nuitées. Soit un ralentissement de 0,4% par rapport à 2023, alors que les nuitées globales ont progressé de 12%», poursuit l’expert qui précise que le tourisme international a connu une croissance plus forte grâce à l’effort en matière de connexion aérienne.

En effet, les nuitées internationales ont augmenté de 18% en 2024 par rapport à 2023 alors que le tourisme national n’a pas suivi la même tendance de croissance.

Une offre encore peu adaptée au marché local
Dans ce contexte, l’expert a souligné que la comparaison de la performance du tourisme national avec l’année 2019 révèle que sa croissance n’a atteint que 9%, tandis que le tourisme international a enregistré une croissance de 16%, et le secteur touristique dans son ensemble a réalisé une hausse de 14%, ce qui confirme que le marché national évolue moins.

L’exemple de la destination Agadir, qui demeure la seule destination fournissant des statistiques actualisée et périodiques, est révélatrice. Malgré la bonne dynamique enregistrée depuis le début de l’année, dans le sillage de 2024, le marché domestique accuse un repli : entre janvier et mai 2025, les arrivées ont chuté de 9,49% et les nuitées de 6,20% par rapport à la même période de l’année précédente au sein des établissements classés.

De l’avis de Bouhout, «le tourisme intérieur représentait 34% de l’activité touristique totale en 2016, pour diminuer progressivement à 30% en 2024. L’un des facteurs qui explique ce recul est l’orientation des politiques publiques vers le renforcement du transport aérien international pour attirer les touristes étrangers, tout en négligeant, d’une façon ou d’une autre, l’offre destinée au marché national compte tenu de la faiblesse du pouvoir d’achat qui empêche une large partie des citoyens d’accéder à des services touristiques adaptés à ses revenus.

«Le problème ne réside pas dans la promotion touristique, mais dans l’offre touristique destinée au tourisme intérieur qui reste limitée et faible en termes de diversité et de répartition géographique. C’est pourquoi il est nécessaire de trouver un modèle économique propre à ce marché dans le cadre d’un partenariat public-privé», ajoute Bouhout.

Aujourd’hui, plus de deux décennies après le lancement du plan Biladi, seulement trois stations, à savoir celle d’Ifrane, Imi Ouddar et Mehdia, ont été réalisées avec une contrainte de saisonnalité liées au calendrier des vacances.

Pourtant, le plan a initialement prévu 12 villages de vacances pour le tourisme interne assorties de produits et de prix adaptés aux profils des voyageurs nationaux avec l’opération Kounouz Biladi.

De plus, le business model choisi (avec pour unique cible les nationaux) ne permettait pas de réaliser des niveaux de rentabilité attractifs pour des investisseurs privés alors que les tendances de consommation du touriste national s’orientent plus vers le moyen standing avec 66% des nuitées dans les hôtels
4* (25%), 5*(21%) et 3* ( 20%).

Les leviers toujours attendus pour stimuler le marché national
Par ailleurs, au moment où les flux nationaux devront se situer à 7 millions de ressortissants à l’horizon 2030 au sein des établissements d’hébergement classé sau Maroc, selon les ambitions chiffrées de la feuille de route stratégique du secteur du tourisme, contre 4,7 millions d’ici 2026, les leviers pour stimuler le marché national sont toujours attendus. La stratégie a en effet annoncé d’agir sur trois principaux segments.

D’abord, stimuler la demande liée au tourisme interne par la régionalisation du calendrier des vacances scolaires qui demeure une nécessité. Cette mesure, qui a été adoptée dans le cadre de la Vision 2020 à travers son instauration en 2015, a été abandonnée, une année après, suite au retour à l’unification des vacances scolaires par le ministère de l’Éducation nationale.

Pourtant, les projections réalisées à l’issue de l’application de ce calendrier prévoyaient trois pôles en fonction des zones géographiques. L’une des mesures phare qui revient aussi sans cesse est l’instauration des chèques et cartes de vacances sous forme de titres de paiements destinés à l’encouragement du tourisme interne en boostant le départ des salariés en vacances et en leur permettant de payer les prestations liées aux loisirs et aux vacances.

Ce dispositif a déjà fait ses preuves depuis des années au niveau de plusieurs pays émetteurs et récepteurs de tourisme dans le cadre de la démocratisation des vacances. Au-delà de l’adaptation de l’offre à la demande locale — en ajustant les capacités existantes au pouvoir d’achat des résidents —, la nouvelle feuille de route prévoit aussi le développement de nouvelles structures, notamment dans l’hôtellerie de plein air et l’hébergement résidentiel destiné aux familles.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


Par Med Mohamed Rial le Mardi 24 Juin 2025


L’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) informe l’opinion publique que huit incendies ont été enregistrés à l’échelle nationale au cours des dernières 24 heures du 19 juin 2025, dont six en domaine forestier et deux hors domaine.
Grâce à la vigilance et aux interventions rapides et coordonnées des services compétents en la matière, tous les incendies ont été maîtrisés. La superficie totale touchée est estimée à 20 hectares.


L' ANEF : Rappel de l’alerte nationale aux risques extrêmes  de la situation de forêts
  1. Détail par province :
  • Tétouan : 15 ha – feu maîtrisé, opérations d’extinction des fumerons en cours.
  • Khénifra : 3,5 ha
  • Chefchaouen : 1,1 ha
  • Khémisset : 0,095 ha
  • Midelt : 10 m² – origine naturelle (foudre)
  • Casablanca : 0,02 ha
  • Taza et Sidi Slimane : foyers hors domaine forestier

  1. Depuis le 1er janvier jusqu’au 20 juin 2025, le Royaume a enregistré jusqu’à présent :
  • 111 incendies ; soit un chiffre en baisse par rapport à la moyenne décennale (130 incendies)
  • Une superficie totale brûlée de 130 ha, soit quatre fois moins que la moyenne des dix dernières années

  1. Rappel de l’alerte émise le 15 juin 2025 :
L’ANEF avait identifié, sur la base de ses modèles scientifiques de prédiction, un niveau de risque élevé à extrême d’éclosion d’incendies de forêts entre le 16 et le 20 juin dans plusieurs provinces, notamment Azilal, Béni Mellal, Chefchaouen, Kénitra, Khémisset, Larache, Tanger-Assilah, Tétouan, M’diq-Fnideq, Taounate, Taza, Nador, Al Hoceima, Ouezzane …

  1. Appel à la vigilance renforcée :
L’ANEF appelle à la plus grande vigilance de la part des citoyens, en particulier dans les zones forestières à risque. Il est impératif :
  • de ne pas allumer de feu en milieu naturel ;
  • de ne pas jeter de mégots ou de déchets inflammables ;
  • de signaler immédiatement toute fumée ou comportement suspect aux autorités locales ou aux agents des eaux et forêts ou à la protection civile.
Préserver nos forêts, c’est préserver des vies et par conséquent notre avenir.

Source : Communiqué del'ANEF

Par Med Mohamed Rial le Dimanche 22 Juin 2025


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